LA PERRUCHE ONDULÉE ARDOISÉE

 

Au début des années 1930 la presse ornithologique anglaise mentionnait l'apparition de plusieurs mutations de "gris" dont une fût dénommée "SLATE", du fait de sa couleur gris bleutée qui rappelle la couleur de l'ardoise de nos toîts (en anglais: slate = ardoise). Ne subsistent plus de ces mutations que le gris dominant (dit gris australien) que nous connaissons et l'ardoisée peu connue et surtout peu répandue qui peut être considérée comme une miraculée.

En 1933 un certain M. WATSON achète dans une oisellerie un oiseau qui lui semble bizarre, en fait cet oiseau (une femelle), fut la première ardoisée répertoriée. Accouplée à un mâle cobalte il n'y eut aucun jeune ardoisé dans la descendance. Cette femelle mourrue et ses jeunes ne donnèrent pas de mutants et ce n'est que deux ans plus tard, en 1935 que la mutation resurgit à la frontière anglo-écossaise dans l'élevage de M. BOWMAN. Cet oiseau a été obtenu de l'accouplement: mâle cobalte X femelle bleu clair; par la suite cet éleveur obtint plusieurs ardoisées, surtout en travaillant en consanguinité.

Cette variété ne connu pas l'engouement dont fût l'objet la mutation du gris dominant et au fil des années fût considérée comme perdue. Heureusement elle fût conservée et élevée en Hollande dans l'élevage de M. ONSMAN . C'est dans cet élevage que Cyril ROGERS récupéra des ondulées ardoisées et ramena la mutation en Angleterre en 1992. Un programme d'élevage fût éllaboré entre cinq éleveurs et la mutation pouvait être considérée comme sauvée.

Pour nous Français tout semble se passer très loin de chez nous et cette mutation ne semble avoir touché notre sol qu'en 1997 quand elle fût introduite par A. DELILLE. Ce dernier ayant cessé l'élevage des ondulées on peut considérer qu'il y a entre 2 et3 éleveurs français qui élèvent ces oiseaux.

Voyons maintenant la manière de travailler cette mutation. En premier c'est une mutation LIÉE AU SEXE, comme le sont les inos, ailes en dentelle, opalines, cinnamons; comme toutes ces mutations le gène pour "l'ardoisée" que l'on peut appeler "ar" se situe sur le chromosome " X ". Dans ce cas nous aurons:

  • " XX " : pour un mâle normal
  • " XXar " : pour un mâle porteur d'ardoisé
  • " XarXar " : pour un mâle ardoisé
  • " XY " : pour une femelle normale
  • " XarY " : pour une femelle ardoisée

Dans l'ardoisée il semble que le gène "ar" se trouve très près du gène opaline, ce qui a entraîné un "lynkage" que l'on peut traduire par une osmose presque complète entre ces deux mutations; de ce fait on obtient surtout des ardoisées opalines en femelles et par contre assez peu de mâle.

Du fait de sa couleur gris bleuté, qui entre parenthèses peut varier en nuances de la même manière que les autres couleurs [on peut trouver des ardoisées en clair, moyen (1 facteur foncé) et foncé (avec 2 fact. foncés) ] , il convient de travailler ces oiseaux avec du bleu ou à la rigueur avec du vert; mais l'idéal restant le bleu. Il est facile de comprendre pourquoi il vaut mieux éviter le gris et le gris-vert.

Maintenant voyons les résultats que l'on peut obtenir des différents accouplements possibles, sachant que chacun des deux gènes du mâle se combine avec chacun des deux gènes de la femelle.

Nous obtenons donc:

.

X X Mâle normal

XXar , XXar 50% mâles porteurs Ardoisé

1)-

}=

Xar Y Femelle Ardoisée

XY , XY 50% femelles normales

Xar Xar Mâle Ardoisé

XarX , XarX 50% mâles porteurs Adoisé

2)-

}=

X Y Femelle normale

XarY , XarY 50% femelles Ardoisé

Xar X Mâle porteur Ardoisé

Xar X 25% mâles porteurs Ardoisé

3)-

}=

XarY 25% femelles Ardoisé

X X 25% mâles normaux

X Y Femelle normale

X Y 25% femelles normales

Xar X Mâle porteur Ardoisé

Xar Xar 25% mâles Ardoisé

4)-

}=

X Xar 25% mâles porteurs Ardoisé

Xar Y 25% femelles Ardoisé

Xar Y Femelle Ardoisé

X Y 25% femelles normales

Xar Xar Mâle Adoisé

Xar Xar , Xar Xar 50% mâles Ardoisé

5)-

}=

Xar Y Femelle Ardoisé

Xar Y , Xar Y 50% femelles Ardoisé

Analysons ces différents accouplements:

Le N°1 est bon pour faire des mâles porteurs et introduire de bons oiseaux pour améliorer taille et type.

Dans le N°2 également on peut introduire de bons oiseaux et les résultats obtenus sont satisfaisants.

Dans le N°3 se pose le problème de l'identification des mâles car il n'y a pas de difference entre un normal et un porteur et seuls des accouplements de contrôle peuvent amener à différencier ces deux catégories; il en découle une perte de 1 ou 2 ans dans l'élevage.

Pour le N°4 pas de problème, tant qu'au N°5, si l'on est sûre d'avoir des ardoisées, taille et type peuvent en souffrir car la mutation par elle-même ne donne pas de gros oiseaux, du moins pour le moment.

Cette année nous avons eu la première "ardoisée" en concours présentée par M. et Mme. PISSON.

Femelle pie Australienne ardoisée

Photo et élevage: Didier MERVILDE

Femelle normale ardoisée

Photo et élevage: Didier MERVILDE

MÂlE ARDOISÉ, ÉLEVAGE P. ARCHAMBAUD

Jeune mâle ardoisé âgé de 5 mois, élevage 2002 - ARCHAMBAUD Pierre

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