PORTRAIT d'ÉLEVEUR

 

( PIERRE ARCHAMBAUD )

 

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Faire son portrait n'est pas une chose facile car même si l'on se trouve "le plus beau et le plus fort" ce n'est sans doute pas l'avis de tout le monde! Mais comme le Comité Directeur m'a demandé de le faire je ne vais tout de même pas me dérober.

Comme beaucoup de Français, je suis d'origine rurale, aussi j'ai eu dès mon plus jeune âge des contacts avec les animaux et la nature. Quand je suis entré dans la vie active, avec l'obligation de vivre en ville, toutes ces pratiques paysannes me manquèrent au bout de quelques années. Aussi pour faire "diversion" j'ai commencé à élever quelques oiseaux.

Ce furent, en premier, des canaris car c'était l'espèce en vogue à cette époque: le canari smet rouge en était encore à ses débuts et les exotiques balbutiaient. Tant qu'aux ondulées c'était zéro.

Il a fallu attendre l'année 1965 et une initiative du Dr. PIONNEAU qui venait de quitter la Présidence de la F.N.O.P, future U.O.F, pour que les éleveurs d'exotiques en tous genres relèvent la tête et prennent leur destin en main; à cette époque les 8/10 des éleveurs étaient des éleveurs de canaris.

Au tout début des ondulées en France deux passionnés, Jacques BARRÉ et Stéphane LAVERGNE auxquels ne tarda pas à se joindre un troisième larron Jean GARCIN, mirent tout en oeuvre pour promouvoir cette espèce.

Ce "trio de choc" importa les premières "Anglaises"; celles-ci venaient comme leur nom l'indique d'Angleterre car à cette époque l'Allemagne n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui. Dès ce moment là les premières notions du "standard" furent publiées et le nombre d'éleveurs d'ondulées augmenta.

Pour ma part je faisais partie du deuxième groupe, tout comme mes amis Michel RENAUD et François BELLICAM. Nous étions en quelque sorte la réserve de l'équipe première, équipe qui domina longtemps les débats.

Mes premiers oiseaux venaient d'un éleveur de la région d'Orléans, qui était en même temps juge: Monsieur BAU.

Mes premières "anglaises" dignes de ce nom, mais qui n'avaient pas grand chose à voir avec celles que l'on possède maintenant, venaient de chez Jacques BARRE qui habitait à Vannes à cette époque là. Par la suite ce même éleveur m'a souvent aidé gracieusement et sans frais …Plus tard j'ai moi-même pratiqué cette méthode qui fut parfois fructueuse auprés de jeunes éleveurs.

J'ai monté les échelons des classes d'éleveurs assez rapidement, pour me maintenir depuis au sommet. Ces classes qui étaient au début au nombre de deux passèrent rapidement à trois pour finir un peu plus tard au nombre de quatre actuel.

En 1981 je me suis "associé" avec Jean-Claude RICQUE pour former le premier élevage en partenaires de France.

Ma salle d'élevage:

Elle a été conçue dans des bâtiments anciens ce qui sous-entend que l'on ne peut pas faire exactement ce que l'on désire, enfin je ne me plains pas il y a plus mal loti que moi. Elle comporte:

- 34 boxes d'élevage,

- 4 grands boxes pour le sevrage des oiseaux et la préparation aux concours (ils sont munis chacun d'une cage d'exposition en bout).

- 2 volières intérieures: une destinée aux mâles et l'autre aux femelles.

Équipement de la salle:

- Un chauffage d'appoint de façon que la température se maintienne en plein hiver entre 14 et 17°, 15 étant une moyenne suffisante car la perruche ondulée se contente largement de cette température; de plus un léger chauffage permet d'éviter " le mal de ponte ".

- Un éclairage pour allonger les journées d'hiver de façon que les nuits ne durent pas plus de huit heures (de 22 heures à 6 heures du matin), une veilleuse (7,5 watts) pour la nuit.

- Un extracteur d'air électrique ("Vortice " de cuisine).

- Un ioniseur (pour combattre la poussière).

- Un évier, bien commode pour laver le petit matériel et donner à boire aux oiseaux,

- Une pharmacie pour regrouper tout ce qui est vitamines, médicaments etc..

- Un placard et des bidons en carton pour stocker les graines et le petit matériel.

Chaque box est muni:

- d'un abreuvoir,

- d'un pot avec du grit,

- d'un bloc iodine, d'un os de seiche,

- d'une pince (épingle à linge) pour accrocher les grappes de millet,

- d'un ravier en verre pour la pâtée et de deux distributeurs en plastique pour l'alpiste et le millet blanc.

- D'un deuxième récipient en verre qui sert à mettre le gruau d'avoine, le millet japonais ou toute autre gâterie.

- de deux perchoirs de 14 m/m, l'un rond l'autre carré; sur ce dernier la femelle est plus stable au moment de l'accouplement.

Bien entendu, l'élevage se fait par couple. Les premiers accouplements (en général des adultes) se font dans la première quinzaine de septembre pour que les premiers jeunes naissent aux alentours du 15 octobre.

Équipement extérieur:

Il se compose de 7 volières de 1,5 mètre de large sur 5,5 mètres de long, y compris l'abri. Côté opposé à l'abri les perchoirs sont protégés de la pluie par une couverture en " onduline " transparente. Les perchoirs qui se trouvent dans la partie découverte sont très prisés des oiseaux par temps de pluie.

Cette installation me permet de trier convenablement les oiseaux pendant leur séjour estival qui s'étale du mois de mai au mois de septembre ( adultes, jeunes à garder, oiseaux à céder etc.).

Élevage:

Dans la mesure du possible j'essaie de travailler avec mes propres oiseaux, ne faisant entrer annuellement que quelques sujets qui m'apporteront ce qui manque aux miens (en ce moment les spots) et de nouvelles variétés que je ne possède pas. Acheter trop d'oiseaux venant d'horizons différents n'est pas bon et peut être onéreux; l'idéal est de pouvoir faire des échanges avec de bons partenaires.

Depuis quelques années je me suis spécialisé si j'ose dire, dans les mutations: inos, ailes en dentelle, pies danoises, corps clairs du Texas, huppées, fallows et autres ardoisées.

La tenue d'un cahier d'élevage est indispensable ; ce travail est facilité grâce à l'informatique , bien pratique surtout au moment de rédiger les pedigrees.

La participation aux concours est pour moi l'aboutissement naturel de l'élevage; pour ma part je participe à deux concours annuels:

- celui de l'A.F.O,

- et le championnat d'Europe de Karlsrhue.

Parfois un troisième quand j'expose aux championats des Fédérations Françaises.

En janvier 2003 je pense exposer au MONDIAL d' AMIENS.

La participation aux concours permet de faire des comparaisons avec les élevages des autres éleveurs. Chez soi on a toujours "les plus beaux oiseaux du monde" et c'est bien là le seul moyen de vérifier si c'est vrai ou pas. En général ce n'est pas vrai !! mais c'est très salutaire et cela permet de ne pas prendre " la grosse tête ".

Avant d'en arriver au stade du concours il y a un certain nombre d'étapes à franchir et de travaux à effectuer:

- sélection des reproducteurs,

- formation des couples,

- élevage des jeunes,

- tri et sélection de ces mêmes jeunes,

- préparation aux concours,

- et enfin…le grand jour.

Je ne traiterai pas de tous ces aspects qui ont fait ou feront l'objet d'articles spécifiques dans notre revue, de même je ne reviendrai pas sur la nourriture que je donne à mes oiseaux car j'ai déjà traité le sujet dans " le Bulletin de l'Ondulée" en 1997.

NB: Tous ces sujets sont traités sur mon site internet: http://afoperruchesondulees.free.fr

Comme une majorité d'éleveurs d'ondulées je n'élève que cette espèce; il n'est plus possible vu le nombre de mutations qui existent pour chaque variété d'oiseaux de se disperser sur plusieurs races, à moins de faire tout mal.

Maintenant je fais partie "des vieux" mais je suis tout de même heureux d'avoir participé activement au démarrage de l'ondulée dans notre pays. Tout cela c'est fait calmement, dans l'amitié, avec une équipe de copains que je retrouve encore attelés au même ouvrage.

Notre ondulée se porte bien, notre AFO aussi puisque l'on peut dire sans forfanterie que c'est le plus grand rassemblement d'éleveurs d'ondulées de France. Nos festivals annuels regroupent 1500 ondulées et notre revue n'est pas mal non plus, alors que demander de plus ?? rien, sinon la tranquillité dans la collaboration et encore quelques années de bonheur avec nos oiseaux.

Ci-dessous deux photos de mes volières extérieures.

Jeunes oiseaux " 2002 " en volière extérieure
Volières extérieures


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