Rappel de quelques règles de base…

... pour les débutants

 

Michel RENAUD


Lors de conversations à bâtons rompus dans la volière, ou pendant une exposition ou encore au cours d'entretiens téléphoniques, j'ai pu constater que certains éleveurs débutants ou même confirmés n'avaient pas encore totalement assimilé les éléments indispensables des connaissances de base.

Il nous apparaît donc opportun de rappeler certains de ces éléments qui permettent de mieux appréhender les problèmes que l'on rencontre dans notre "hobby". Pour ce faire, tout en apportant mes propres connaissances théoriques et pratiques, je me suis servi d'éléments pris dans ce que j'appelle mon "livre de chevet" qui a été écrit par Jacques Barré et Stéphane Lavergne.

J'espère que ces quelques rappels apporteront des éléments de réponses aux questions que se posent ces éleveurs et qu'ils leur éviteront à l'avenir, des confusions oh! combien excusables.

Le facteur opaline :

Les ondulations de la tête et du cou sont absentes ou sont devenues filiformes.

La couleur du corps s'étend sur les ailes et sur la partie en forme de V, comprise entre le cou et les ailes et que l'on appelle "manteau", cette partie est donc dépourvue d'ondulations.

Le facteur opaline apporte une certaine luminosité à la couleur, en particulier dans la série verte et les violettes. Certains éleveurs pensent que les opalines sont plus vigoureuses et plus fécondes que les normales.

Les jeunes opalines sont aisément reconnaissables lorsqu'elles sont encore dans le nid car leur duvet est blanc alors qu'il est gris ou pratiquement absent chez les normales.

Le masque des opalines est réputé pour être assez court par contre, il est souvent très fourni en perles ( parfois deux rangées sont superposées) fréquemment plus grosses que chez les normales. L'opaline est donc un type d'oiseau intéressant pour grossir les perles.

L'opaline est un facteur lié au sexe. Par conséquent, seuls les mâles peuvent être porteurs.

Le défaut principal des opalines est d'être chargé en mélanine sur la tête ou le manteau, ce qui est pénalisant en concours, en fonction de l'importance de ces ondulations. Ces marques sont souvent présentes sur de très bons oiseaux que l'on aura donc intérêt à utiliser pour travailler les inos.

On a pu constater que les opalines, mais cela existe aussi chez certaines autres variétés, ont le tarse de la patte plus court et plus gros, ce qui peut parfois poser des problèmes avec les bagues.

Des saletés peuvent en effet s'accumuler entre la bague et la patte, ce qui a pour conséquence de faire gonfler cette dernière; il faut donc surveiller cela de près, nettoyer la patte, huiler le cas échéant, sinon gare aux conséquences qui pourraient aller jusqu'à l'amputation de celle-ci. Si le mal persiste, il n'y a pas d'autre solution que de couper la bague. Pour ce faire, il existe des pinces spéciales (à bouts ronds) qui permettent de réaliser aisément cette opération.

Le facteur cinnamon :

La couleur brune s'est substituée à la couleur noire sur les ondulations et les perles. Les pennes sont brunes et les longues plumes de la queue sont bleues ou noires voilées de brun, de plus une légère suffusion brune voile tout le corps, ce qui donne l'impression d'une dilution et d'une intensité moindre de la couleur. De ce fait, il ne faut pas abuser de l'accouplement de cinnamons entre eux particulièrement pour le bleu.

Toutefois, certains oiseaux cinnamons ont des spots nettement plus foncés qui sont presque de couleur anthracite.

Le facteur cinnamon, en raison de plumes réputées plus soyeuses et plus longues, est très intéressant pour améliorer le plumage des autres variétés. Hormis cette particularité, les cinnamons qui sont souvent d'excellente qualité peuvent être très utiles pour améliorer le type, la taille et la tête dans une souche.

Le facteur cinnamon est lié au sexe, donc seuls les mâles peuvent être porteurs.

A la naissance, il est en général facile de reconnaître les cinnamons, car la couleur de l'œil est prune. Cette couleur s'atténue sensiblement ensuite jusqu'à devenir brun foncé.

Le facteur foncé :

Le facteur foncé est dominant. En fait, il est à dominance intermédiaire car, si deux oiseaux ont respectivement un et deux facteurs foncés, ils ne sont pas identiques.

· La présence d'un facteur foncé donne :

- dans la série verte : un oiseau vert foncé,

- dans la série bleue : un oiseau cobalt.

· La présence de deux facteurs foncés donne :

- dans la série verte : un oiseau vert olive,

- dans la série bleue : un oiseau mauve.

Dans la couleur grise et la couleur gris-vert, les facteurs foncés existent mais ne sont que très légèrement visibles. En effet, ils sont difficiles à distinguer visuellement puisque la couleur ne change pas fondamentalement.

En accouplant : vert foncé X vert foncé on obtient :

- 50% de verts foncés

- 25% de verts clairs

- 25% de verts olives

Le facteur masque jaune :

Cette mutation existe sous 3 formes différentes :

- Le masque jaune de type I.

- Le masque jaune de type II.

- Le masque jaune Australien.

 

1 - Masque jaune de type I :

Le jaune est limité à la face, au masque et au front, mais parfois quelques traces de jaune peuvent également apparaître sur les ailes et les sous-caudales.

Cette mutation se remarque essentiellement chez les oiseaux de la série bleue : les bleus et les gris.

Le masque jaune peut également exister chez les oiseaux de la série verte (vert et gris-vert), mais alors la mutation n'est pas visuellement perceptible puisque ces oiseaux ont déjà naturellement le masque jaune.

Seuls les oiseaux possédant un seul facteur masque jaune sont visuellement masques jaunes. Ceux qui possèdent deux facteurs Masque Jaune ont un masque blanc : ils sont donc identiques à un oiseau de la série bleue mais s'ils sont accouplés à un autre oiseau de la série bleue, tous les issus seront masques jaunes.

 

2 - Masque jaune de type II :

L'oiseau se présente comme un masque jaune de type I, avec en plus un voile jaune sur tout le corps, à l'exception du ventre. Comme le masque jaune de type I, le masque jaune de type II existe en simple et en double facteur.

Par contre, à la différence du double facteur de type I qui présente un masque blanc, le double facteur masque jaune de type II possède un masque jaune.

Certains oiseaux ont un masque d'un jaune plus soutenu, il s'agit alors soit d'oiseaux double facteur de type II, soit d'oiseaux ayant un facteur de type I et un facteur de type II.

 

ü Il faut noter que "l'arc en ciel" est un oiseau né de l'association de 3 mutations : l'opaline, l'aile claire et le masque jaune de type II. Si l'on associe l'opaline, l'aile claire et le masque jaune de type I, on obtient un oiseau assez proche du précédent mais qui n'est pas le véritable "arc en ciel".

En associant le facteur ino-albino avec le facteur masque jaune, on obtient des oiseaux dits "crème".

 

3 - Masque jaune australien :

La couleur du masque serait, en principe, plus jaune doré que les types I et II, mais cette différence n'est pas toujours significative.

- Pour l'oiseau à simple facteur australien: à la naissance le masque jaune et les plumes naissantes sont normales. Cependant, après la mue, le jaune s'étend à tout le corps donnant à l'oiseau une teinte bien particulière (que l'on rencontre déjà dans le type II) que certains appellent "turquoise".

- Pour les oiseaux à double facteur masque jaune australien, la teinte est encore plus particulière : Le corps n'est pas turquoise mais bel et bien d'un vert assez lumineux souligné par la suffusion jaune qui apparaît sur tout le corps.

Cette teinte est encore plus significative dans la série grise où elle amène, en sous-couche, un brillant inhabituel qui contraste avec un gris pâle.

 

Facteur affectant l'intensité de la pigmentation des ailes et du corps :

Ce facteur se manifeste de 3 manières différentes :

- Les ailes grises,

- Les ailes claires,

- Les diluées.

 

· L'aile grise est dominante par rapport à l'aile claire et par rapport au dilué.

· L'aile claire est dominante par rapport au dilué.

L'aile grise :

La dilution des couleurs, de 50% par rapport à la couleur normale, est uniforme sur tout le corps.

Les pennes et les longues plumes de la queue sont grises ainsi que les spots. Les taches auriculaires sont violettes pour les oiseaux verts et bleus, et grises pour les oiseaux gris et gris-vert.

L'aile claire :

La dilution de la couleur n'est pas uniforme. Très prononcée sur les ailes, le manteau et la tête, elle l'est beaucoup moins, voire très peu, sur le corps.

Les pennes et les longues plumes de la queue sont jaune-gris pâle, les spots sont gris clair. Les taches auriculaires sont violettes pour les oiseaux verts et bleus, et grises pour les oiseaux gris et gris-vert.

Ces oiseaux sont parfois appelés "ailes jaunes" dans la série verte ou "ailes blanches" dans la série bleue.

En général, ces oiseaux sont de taille plus petite que les normales.

Le dilué :

La dilution est uniforme sur l'ensemble de l'oiseau et nettement plus prononcée que pour les ailes grises. Cette dilution peut aller jusqu'au jaune légèrement voilé de vert ou au blanc légèrement voilé de bleu.

Les pennes et les longues plumes de la queue sont gris-jaune, les spots sont gris pâle.

Les taches auriculaires sont bleu pâle pour les oiseaux verts et bleus, et gris pâle pour les oiseaux gris et gris-vert.

Suivant les accouplements, on obtient assez souvent des oiseaux intermédiaires entre l'aile grise et le dilué… qui en fait ne sont ni de bons dilués, ni de bonnes ailes grises. Le dilué est en effet, un facteur à pénétrance variable. Aussi, il arrive que la dilution se fasse sur le lipochrome ou sur la mélanine.

Le facteur ailes grises étant imparfaitement dominant sur le facteur ailes claires, quelquefois les oiseaux obtenus ont des ailes grises avec une couleur de corps plus intense et sont alors appelés "Full boody".

Chez les gris-verts, les ailes grises et les dilués (insuffisamment dilués) peuvent se confondre . Même des éleveurs chevronnés peuvent se tromper. Il faut donc mieux, à mon avis, éviter de travailler avec des gris-verts.

Avec le facteur ailes claires, un meilleur résultat visuel est obtenu en travaillant avec des verts foncés et des cobalts car la couleur foncée du corps fait mieux apparaître le contraste avec les ailes qui sont claires.

Le facteur violet :

C'est une mutation dominante.

Pour éviter toutes confusions, rappelons que seul un oiseau bleu ayant :

- un seul facteur foncé (cobalt),

- un ou deux facteurs violets,

est visuellement violet.

Rappelons aussi que :

- Les vrais cobalts sont souvent confondus avec les bleus-violets. Les cobalts sont des bleus avec un facteur foncé (sans facteur violet).

- Les bleus-violets sont des bleus clairs avec un facteur violet. Les bleus-violets ont, très souvent, des reflets violets sur le croupion et sur l'encolure.

- Dans la série verte, le facteur violet est difficile à détecter car il a tendance à foncer la couleur. Ainsi, un vert clair violet ressemble à un vert foncé.

 

Le facteur violet combiné :

- avec le facteur opaline, permet d'obtenir des oiseaux avec une couleur très lumineuse.

- avec le cinnamon, produit de jolies couleurs pouvant aller vers le "rose-lilas".

- avec le facteur gris, permet d'obtenir des oiseaux gris-violet sur lesquels la couleur violette n'apparaît pas pleinement.

 

Les oiseaux violets masque jaune et les perlés violets masque jaune sont un régal pour les yeux


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