LES TÊTES TÂCHÉES (Question-réponses)

 

Voilà maintenant plusieurs années que nous fréquentons les expositions. Au fil du temps, nous avons constaté des débats de plus en plus nombreux et passionnés sur les oiseaux "flecky". Débats entre éleveurs mais aussi… entre juges qui, faute de décisions clairement inscrites dans le règlement du concours, doivent prendre une décision bien difficile !

Imaginez-vous à leur place, face à un super oiseau "flecky" et un autre moins bon mais propre ! Que faire, sachant que quelle que soit leur décision, il y aura des passionnés en désaccord ! En effet, face à ce phénomène "flecky", deux grandes lignes de conduite s’opposent :

Petites taches sur les côtés et au milieu du front                          : déduire 2 points

Petites taches parsemées sur le dessus du front                          : déduire 3 points

La première, considère que les taches sur la tête constituent une faute grave et un oiseau fautif ne doit pas être présenté en concours et donc ne peut remporter aucun titre.

La seconde considère que les oiseaux "flecky" possèdent bien souvent des qualités non négligeables en posture et que, si tel est le cas, ce défaut de plumage n’est pénalisable que de quelques points.

 Le problème est donc le suivant : faut-il privilégier la posture ou la couleur des oiseaux, sachant que le Standard de la Perruche Ondulée exige les deux ?

 Concernant les "flecky", plusieurs solutions sont envisageables :

 1ère proposition : on ne change rien.

Conséquences :

Il y aura de plus en plus d’oiseaux "flecky" dans les séries donc de plus en plus de discordance entre les éleveurs.

Taches plus grosses parsemées sur le dessus du front              : déduire 4 points

Taches plus grosses que sur la photo N° 3                   : déduire 5 points

Cette situation finira par poser des problèmes de jugement.

Eternel problème : un oiseau "flecky" peut-il gagner une série ?

1.     Si oui, on accepte qu’il aille jusqu’au bout c’est-à-dire meilleur oiseau du concours et qu’il aille sur le podium !

2.     Si non, … voir deuxième solution.

 

2e proposition : non aux oiseaux "flecky".

Dans ce cas, la moindre tache sur le front sera systématiquement disqualificative. Ceci incitera sûrement les éleveurs à ne plus utiliser les "flecky" dans les accouplements d’où leur disparition à long terme (malgré les qualités qu'ils peuvent apporter en posture et en qualité de plume).

Cependant pouvons-nous permettre, en tant qu’éleveurs passionnés, de faire disparaître des oiseaux juste parce qu’ils  n’entrent  pas dans nos critères de standard ?

3e proposition : oui aux oiseaux "flecky" mais sous conditions.

Il nous semble impératif, afin de canaliser le phénomène, de les extraire des autres oiseaux qui sont "purs" en couleur. Cette réflexion sur ce défaut pourrait se généraliser et être regroupée aux autres fautes. Ex. : oiseaux avec reflets, opalescents, etc…

 Voici, par exemple, ci-dessous, deux possibilités de les intégrer dans la classification :

 1er cas : création d’une série "flecky" par groupe. Exemples :

-          groupe des normales : vert, bleu, gris, gris-vert, "flecky".

-          groupe des opalines : vert, bleu, gris, gris-vert, "flecky".

-          groupe des cinnamons : vert, bleu, gris, gris-vert, "flecky".

-          etc …

 Conséquences :

1.     Un oiseau engagé en vert (ou en bleu) avec quelques taches sera disqualifié

2.     Tous les "flecky" concourront entre eux dans une même série quelque soit la couleur.

 Problème : le "flecky" vainqueur de la série pourra-t-il gagner le groupe ?

1.     Si oui : on accepte qu’il aille jusqu’au bout c’est-à-dire le meilleur oiseau du concours et qu’il aille sur le podium !

2.     Si non : il gagne un point en série et ne va pas plus loin. Dans le cas extrême, si un éleveur présente des "flecky" dans tous les groupes et qu’il gagne toutes les séries "flecky", il ne pourra cumuler que 13 points maximum par catégorie (jeunes ou adultes).

2e cas : création d’un groupe "flecky". Exemples :

-          groupe des Normales : vert, bleu, gris, gris-vert.

-          groupe des opalines : vert, bleu, gris, gris-vert.

-          groupe des cinnamons : vert, bleu, gris, gris-vert.

-          groupe des "flecky".

-          etc…    

Ce groupe pourrait être découpé en 5 séries :

1.     normales et opalines,

2.     cinnamons et opalines cinnamons,

3.     pies australiennes, perlées et masques jaunes,

4.     dilutions, corps clairs et ailes en dentelle,

5.     autres couleurs.

Conséquences :

1.     Un oiseau engagé en normales (ou autre) avec quelques taches sera disqualifié.

2.     Tous les "flecky" concourront entre eux dans le même groupe.

 

Problème : le "flecky" vainqueur de groupe pourra-t-il continuer ?

1.     Si oui : on accepte qu’il aille jusqu’au bout, c’est-à-dire meilleur oiseau du concours et qu’il aille sur le podium !

2.     Si non : il gagne 1 point en série + 3 points en groupe et ne va pas plus loin. Dans le cas extrême, si un éleveur présente des "flecky" dans toutes les séries et qu’il les gagne ainsi que le groupe et le groupe-s.o. il ne pourra cumuler que 10 points maximums par catégorie (jeunes et adultes).

 Nous supposons que personne ne doute que notre point de vue va en faveur de cette 3e proposition. Ceci pour plusieurs raisons :

1.     Cette solution laisse les éleveurs libres dans le choix d’utiliser ou non les oiseaux "flecky" dans leur élevage.

2.     Nous partons du principe que ces oiseaux existent, qu’ils apportent des qualités pour l’élevage de la Perruche Ondulée Standard.

3.     Nous nous interdisons de décider qu’une mutation de Perruches Ondulées doit disparaître. Nous sommes pour le maintien et la sauvegarde de toutes les mutations.                     

4e proposition : … à définir !

En effet, les trois premières propositions ne représentent qu’un début de réflexion, les idées de tous seront les bienvenues afin de trouver la solution qui nous semblera, à tous, la plus juste.

Il paraît maintenant urgent qu’une décision soit prise sur la participation ou non des oiseaux "flecky" aux expositions et que cette décision soit clairement inscrite dans la classification ou dans le règlement selon la solution envisagée.

Cette décision pourrait être prise, après réflexion de la Commission Technique, soit par le bureau de l’A.F.O., soit par l’ensemble des éleveurs lors d’une assemblée générale. Cette décision serait, selon nous, la bienvenue pour tout le monde car, si personne ne réagit, le problème sera de plus en plus grave et les discussions toujours sans aboutissement…

 Il est donc temps de réagir si nous souhaitons conserver à long terme une ambiance amicale et conviviale entre tous les passionnés de Perruches Ondulées Standard et ne pas voir apparaître deux clans : les "pro "flecky" et les "anti-"flecky" car, rappelons-le, l’élevage n’est qu’une passion qui se doit d’être distractive !

 Nous souhaiterions maintenant connaître différents points de vue, d’éleveurs chevronnés mais aussi de juges, sur ce sujet car peut-être, sommes-nous dans l’erreur ?

 Nous remercions à l’avance les éleveurs qui souhaiteront répondre à notre question.

 Michaëlla et Guillaume DUPENT

 

      Nous remercions Michaëlla et Guillaume de nous avoir adressé cet article dont la teneur est loin de laisser les éleveurs et les juges indifférents... vous en aurez la preuve avec la longueur des réponses !

 Les tachés ? C'est effectivement un problème qui revient régulièrement "dans les jugements de travées... d'après jugement!" : chacun a son avis sur la question et évidemment... chacun détient SA vérité ! Il est bien connu qu'aussitôt que le juge à le dos tourné, devant les étagères (d'où le terme de "jugement de travées"), les éleveurs refont le jugement... à leur avantage bien sûr !

Cet article a été transmis aux membres de la Commission Technique de l'A.F.O., qui rassemble éleveurs et juges, afin qu'ils puissent exprimer leur avis que vous trouverez ci-après.

J'ai, moi aussi, comme tout le monde bien sûr (!), mon avis sur la question, mais ne faisant pas partie de cette commission, je voudrais aborder seulement quelques points n'entrant pas dans le domaine de la technique pure mais dans celui de la vie ornithologique et associative, en relevant également une phrase, un mot de la lettre de nos amis :

 

1.     "... différents entre juges et éleveurs du fait d'un manque de précision dans le règlement du concours" : le règlement d'un concours, quel qu'en soit l'organisateur, n'a rien à voir à l'affaire. Ce problème de taches ne relève exclusivement QUE du STANDARD... dont l'A.F.O. n'a pas la maîtrise. Elle ne peut donc pas le modifier unilatéralement, sans se préoccuper ou se désolidariser des autres pays, fédérations, clubs techniques, etc... De plus, si chacune de ces entités "fait" son propre standard, je ne veux même pas penser au bazar (en privé j'utilise un autre mot !) qui va régner lors du jugement des concours nationaux et, plus encore, internationaux. Croyez-moi, c'est déjà assez difficile comme ça !

2.     Si notre association prenait la décision d'ajouter des séries "de tachés" à sa classification cela ne pourrait concerner, à mon avis, que la seule A.F.O. dans l'environnement mondial de l'ondulée et de ce fait, nous serions bien les seuls au monde dans ce cas. Pas banal !

3.     En dernier ressort, SI un tel "chambardement" intervenait, car cela en serait un !, il me semble que seuls les membres du Conseil d'Administration sur avis de la Commission Technique devraient être habilités à prendre cette décision.

4.     "... conserver une ambiance amicale et conviviale" : cela a toujours été l'objectif de notre association et j'ai toujours tenté d'œuvrer dans ce sens. Je ne vois pas pourquoi une discussion (dont on sait qu'elle n'apporte pas toujours la lumière !), quelle que soit l'importance qu'on lui donne et dans laquelle tout un chacun peut donner son avis, pourrait entamer la bonne ambiance qui a toujours régné jusqu'ici entre nous... ne serait-ce justement que pour rester dans le mode "passion distractive et conviviale" !

5.     "... les clans" : parce que trop péjoratif le mot me gêne. Le fait de ne pas être d'accord sur certains points ne veut pas dire nécessairement... bagarre. Il y a ceux qui préfèrent les perruches normales, d'autres les perlées, d'autres les mutations rares, etc... et dans un autre domaine les brunes, les blondes ou les rousses ont leurs partisans. A chacun ses goûts !

Peut-on parler de clans pour autant ?

6.     Rappelons enfin que, bien que lors de notre festival le jugement se fasse par comparaison sans attribution de points, le standard énumère les points de pénalité à appliquer suivant le nombre et l'importance des défauts afin de pouvoir les évaluer les uns par rapport  aux autres.

LE PROBLEME EST SIMPLE... NE COMPLIQUONS PAS LES CHOSES !

Jean-Claude RICQUE 

Taches plus nombreuses et par plaques                                        : déduire 6 points

Nombreuses taches sur tout le front 

                                               : déduire 7 points

 

FLECKY… OR NOT… FLECKY ?

Telle aurait pu être la question posée par un célèbre Anglais ! Pour ma part, j’aimerais faire un petit retour en arrière d’une trentaine d’années dans notre hobby.

 

A cette époque, nous n’avions pas le potentiel de reproducteurs que nous connaissons aujourd’hui et les "importateurs" d’ondulées n’étaient pas nombreux. L’un d’entre eux, qui  a maintenant arrêté l’élevage, avait importé quelques bons sujets pour cette époque. De bons oiseaux qui avaient du volume, de la tête et des spots convenables pour ces années-là. Malheureusement, il y avait un "hic" qui avait semblé bénin au début mais qui, au fil des ans, prenait de plus en plus d’ampleur : les oiseaux étaient flecky.

Devant cet état de chose, il fut décidé d’être plus sévère au cours des jugements, afin d’éliminer ce phénomène et en arriver à ce qui se fait de nos jours : laisser les juges opérer en leur âme et conscience. En clair, cela veut dire qu’un oiseau  flecky peut gagner sa série s’il est vraiment le meilleur mais n’a aucune chance d’aller plus loin dans les classements.

 

La proposition de Michaëlla et de Guillaume d’ajouter des séries " flecky" pour chaque groupe dans notre classification, me semble impossible. Ce serait encourager l’élevage d’oiseaux fautifs et la création d’un groupe spécifique aurait le même résultat.

Les qualités, que possèdent beaucoup de ces oiseaux, peuvent être employées pour l’élevage d’inos où le problème "flecky" ne se pose pas.

 

Donc, en résumé, je suggère d’en rester là où nous en sommes actuellement : ne pas reconnaître les "flecky" comme oiseaux de concours pouvant prétendre à une haute récompense et surtout, ne pas ouvrir de classes "flecky" dans notre classification.

Pierre  ARCHAMBAUD

Nombreuses taches et plus grosses sur tout le front   : déduire 8 points

Cette lettre soulève un problème qui fut d'actualité dans bien des pays d'Europe après avoir fait rage en Angleterre ! Il semblerait que le caractère "Flecky" soit hérité des opalines qui ont une forte tendance à la "mélanisation". Ce caractère "Flecky" est maintenant présent sur toutes les variétés de Perruches Ondulées de concours.

On ne peut pas dire qu'il donne plus de charme à nos ondulées c'est pourquoi c'est une faute grave en exposition.

Comme juge CNJF-OMJ je dis clairement que ce défaut doit être sanctionné.

Un oiseau "Flecky" n'est donc pas un sujet d'exposition et il doit en concours être sanctionné. Il n'y a pas de ½ mesure, il ne doit pas gagner.

C'est là que pour un juge l'appréciation personnelle doit intervenir. Pour un oiseau marqué massivement (les ondulations semblent se reconstituer par rangées concentriques de points noirs plus ou moins gros), il n'est même pas question de gagner une série.

Il existe par contre des ondulées de concours juste marquées au dessus de l'œil. Pour ce qui me concerne et à condition qu'elles ne soit pas en compétition avec un sujet de même valeur, je peux accepter que cet oiseau gagne une série. Mais par la suite il ne gagnera aucun groupe, c'est évident. Une fois encore ce problème de "mélanisation" a partout été jugé comme un handicap pour les oiseaux de concours et non comme un avantage. 

Comme éleveur, c'est vrai qu'il y a un véritable dilemme ! Quand les oiseaux sont petits ou moyens, ils sont écartés… et ne posent pas de problème. Mais un bon oiseau "Flecky", s'il faut déjà renoncer à ce qu'il soit distingué en concours, c'est humain qu'on veuille l'utiliser en élevage.

La voie est étroite… car le risque est grand d'avoir des jeunes marqués.

Il faut donc proscrire son utilisation dans toutes les séries normales, opalines, cinnamons, de toutes les variétés !

Que reste-t-il ? En "inos" … en sachant qu'il sera délicat d'utiliser ensuite les issus non "inos" ou les porteurs.

Cette "mélanisation" excessive est une vraie plaie…

Un trop grand laxisme a permis qu'elle s'installe. Une réaction active est nécessaire.

Jacques BARRÉ

 

En partant du postulat qu'un oiseau "Flecky" est un oiseau fautif, il ne faut en rien prendre des mesures qui le réhabiliterait car nos élevages seraient très vite envahis de ses descendants.

Dans le classement par points, un oiseau "Flecky" perd plusieurs points et ne peut donc prétendre à être champion mais il se peut qu'il soit le premier de sa série ou au-dessus, si son suivant a des défauts plus importants.

Je pense donc qu'il ne faut rien changer au système actuel, sachant que les oiseaux "Flecky", comme beaucoup d'oiseaux de travail, ne sont pas des oiseaux de concours.

Michel GOYET

 

Je suis contre la création d'une classe pour les oiseaux "Flecky" en tant qu'éleveur et en tant que juge. Créer une classe pour les oiseaux que le standard donnait comme fautifs me paraît anormal. Rien n'empêcherait alors de créer une classe pour les opalines splendides ou pour les oiseaux qui ont une bosse dans le cou ou les ailes croisées. Je pense que notre adhésion à la W.B.O. ne nous permet pas de le faire.

 

A mon avis, en tant que juge, il faut considérer le "Flecking" comme une faute mais naturellement, est plus ou moins pénalisante suivant son importance. Si cela est très léger, il doit être permis à l'oiseau qui l'a, d'arriver jusqu'aux portes du podium sans pouvoir accéder au titre suprême, ceci dans les grandes expositions AFO, CDE.

S'il est moyennement "Flecky", l'oiseau ne doit pas dépasser la série. Si cela est important, il ne doit même pas la gagner.

Pour le national et autres expositions UOF, il n'y a pas de "best in show", ni compétition entre les séries et évidemment on ne peut pas comparer une exposition où il y a + de 1000 oiseaux, comme pour l'AFO, avec celle d'un club où parfois il y en a moins de 20.

Stéphane LAVERGNE

 

C'est un vrai problème pour tout éleveur, qui existe depuis longtemps et que certains pays ont essayé de régler, la plupart, en étant plus draconiens.

Mais il y a, comme en toute chose, des nuances dans cette appellation.

 

Il m'est arrivé d'acquérir de bons oiseaux, un peu "Flecky", notamment des opalines, car ces oiseaux avaient d'autres qualités intéressantes à travailler. Mais c'est toujours un problème d'avoir des oiseaux "Flecky" dans son élevage. Il faut les écarter dans les séries normales, opalines, cinnamons et opalines cinnamons notamment et les avoir comme oiseau de travail pour les inos.

J'ai constaté aussi que certains oiseaux peu "Flecky", mâle ou femelle, ne transmettent pas forcément ce défaut mais il arrive qu'il réapparaisse avec la 2e génération, ce qui pose à nouveau le problème.

Il se peut qu'un oiseau "Flecky" (en opaline notamment) puisse, vu ses qualités, avoir des chances de gagner. Tout est fonction des oiseaux présents et de leurs qualités et malgré la pénalité infligée à l'oiseau "Flecky", ce dernier peut encore être le meilleur. 

Cette pénalisation est d'ailleurs prévue par les règles des organisations des différents pays et ce sont les consignes données aux juges.

En tant que juge, je tiens compte des qualités et du "défaut" de ces oiseaux.

Il apparaît inconcevable de créer une série "Flecky". Nous irions à l'encontre des règles générales établies par de nombreuses organisations.

Le même problème se pose avec les perlées sans spot, ce qui est pénalisable aussi. On pourrait prendre d'autres exemples : inos légèrement marqués sur les ailes, opalines avec "miroirs" , oiseaux "opalescents", etc…

Les séries et les groupes se conçoivent à partir des différents types d'oiseaux et non à partir des défauts. Il faut éviter de s'écarter trop du type d'oiseau défini. Nous aurons bien sûr quelques oiseaux avec ce "défaut" plus ou moins prononcé. C'est à l'éleveur de sélectionner ses reproducteurs même s'il est parfois difficile d'éliminer un très bon oiseau même "Flecky" . Tout réside dans la notion et l'importance du défaut "Flecky". C'est la même règle de rigueur comme pour les autres "défauts" (taille, type, tête trop étroite, masque trop haut, perles trop petites, etc…) qu'il faut appliquer.

En conclusion, je crois qu'il ne faut rien changer, surtout ne pas créer une section particulière, ce qui poserait un autre problème de choix, au final par exemple, et laisser à l'éleveur le choix d'estimer si son oiseau est "exposable" ou pas.

M. RENAUD, Président de la commission technique

 

Les oiseaux tachés sur la tête (que les anglicistes veuillent bien me pardonner, mais quand j’étais jeune, il y a très, très, très longtemps, on m’a appris que la langue officielle de mon pays, était le français) sont très souvent l’objet de longues discussions. J’en suis bien conscient mais je suis très surpris par les solutions envisagées par nos amis Michaëlla et Guillaume DUPENT.

 

Le fond du problème me paraît se résumer à cette alternative : un oiseau à la tête tachetée est-il fautif ou pas ?

Je pense, comme sans doute la plupart des éleveurs, que la réponse est oui. Que doit-on faire alors d’un tel sujet ? Peut-on l’exposer ou pas ?

 

A mon avis, la réponse ne peut pas être "mathématique". Je m’explique :

Il est proposé que les oiseaux tachetés soient réunis dans un même groupe dont les séries correspondraient aux groupes actuels : normales, opalines, facteurs foncés, etc…

 

1er point : Comment va-t-on définir la frontière entre des oiseaux tachetés et ceux qui ne le sont pas ? Faudra-t-il prendre une loupe pour vérifier si tel ou tel oiseau a, ou n’a pas, une plume noire là où il n’en faut pas ? A partir de quelle densité de taches un oiseau doit-il être engagé dans ce groupe spécifique ?

 

2e point : Pour effectuer ses choix, le juge se base sur un standard variant d’une sorte d’oiseaux à l’autre (normales, opalines, perlées,…) et défini par des critères bien précis, comme, par exemple, chez les perlées où les ondulations et les spots doivent être les plus nets et les plus spécifiques de cette mutation .Dans le cas envisagé, le critère distinctif serait les taches sur la tête. Il faudrait donc privilégier le plus taché par rapport aux autres. Nous serions bien les seuls à avoir un tel standard !

 

3e point : Au sujet des points qu’obtiendrait un éleveur si les oiseaux tachés étaient jugés séparément et, dans "le cas extrême" évoqué, présenterait des oiseaux dans toutes les séries et les gagnerait, une rectification me paraît utile :

1er cas : une série de tachés par groupe.

Nous avons actuellement 10 groupes (le 10 et le 11 sont, pour l’instant, regroupés) où les mâles sont jugés séparément des femelles donc 20 points plus 1 pour les couples et 1 pour les stams, soit au total 22 points pour les jeunes et autant pour les adultes; soit pour l'ensemble 44 points et non 13 !

2e cas : un groupe de tachés comprenant 5 séries.

Les points seraient ainsi attribués : 5 pour les mâles, 5 pour les femelles, 3 pour le vainqueur de groupe et 2 pour le sexe opposé = 15 points pour les jeunes et 15 points pour les adultes ce qui donne un total de 30 points et non 10 ! Dans ce dernier cas supposé, il ne serait pas tenu compte ni des couples ni des stams. Pourquoi ?

En outre, qui dit groupe, dit également vainqueur général de groupe (+3) et sexe opposé (+2).

 

Dans les 2 cas envisagés, si le "cas extrême" se réalisait, le gagnant pourrait, grâce à des oiseaux tachés, concourir pour le grand prix d'élevage et, pourquoi pas, le gagner ! Rappelons, en effet, que lors d'un concours récent, le grand prix d'élevage de la classe des champions, a été remporté avec 42 points.

 

Chacun a pu constater qu’en général, ces oiseaux tachetés, malgré leur défaut, ont par ailleurs des qualités appréciables. Voilà l’une des raisons qui illustre bien la dichotomie oiseau de travail / oiseau de concours. Il ne faut donc pas les éliminer systématiquement.

Tous les éleveurs sont sans doute d’accord sur un point : "nous sommes pour le maintien et la sauvegarde de toutes les mutations" . Mais est-ce une mutation ? Je ne le pense pas.

 

Dans nos concours, un oiseau qui gagne n’est pas un oiseau idéal mais, nos jugements se faisant par comparaison, simplement il est meilleur (ou  moins mauvais) que les autres.

 

 En conclusion, je pense que :

-     les taches sur la tête constituent un défaut,

-     le juge doit apprécier l’importance de ce défaut et son impact par rapport aux autres critères de jugement. Cela doit l’amener à se poser cette question : avec ce défaut, l’oiseau est-il meilleur ou moins bon que tel autre ? Il en tire alors ses conclusions et pour cela, il ne fait qu'appliquer ce qui est écrit dans le chapitre de l'opuscule "le Standard", intitulé "défauts et directives pour le jugement" à savoir : "Un front taché ou sale de quelque manière que ce soit, compte pour le masque et entraîne un retrait supplémentaire de 2 à 8 points",

-     il ne faut pas systématiquement éliminer de l’élevage les oiseaux à la tête tachetée. Ils peuvent être, par ailleurs très utiles, notamment pour obtenir des lutinos ou des albinos.

Jacques TREINSOUTROT