vacances

Vive les vacances…

Pierre ARCHAMBAUD

Pour nombre d'entre nous, juillet est synonyme de vacances, mais le gros problème qui se pose est la garde des oiseaux. Il faut, soit rester chez soi, soit trouver un familier ou toute autre personne pour s'occuper d'eux ..... ou à la limite les emmener aux bains de mer ! je plaisante bien sûr ! mais l'idée n'est pas si folle que cela. Je connais un éleveur, qui à une époque habitait en Seine-Maritime, et qui faisait prendre l'air de la Méditerranée à ses perruches ondulées en été lorsqu'il partait dans sa résidence secondaire.

Donc, nous voici arrivés aux beaux jours; la saison d'élevage qui a commencé depuis octobre dernier est déjà terminée depuis avril. Les derniers jeunes sont sevrés et ont rejoint leurs aînés et les adultes dans les grandes volières intérieures (au nombre de deux chez moi).

Si le printemps se montre clément, les oiseaux iront s'ébattre dans les grandes volières extérieures dès le mois de mai (en général pas avant le 15… du moins en Normandie !) ou en juin.

Les mâles et les femelles adultes sont placés ensemble dans une volière spacieuse. Même chose pour les jeunes de l'année qui sont placés dans une grande volière commune. Ces deux volières font à peu près 40 m3 chacune, abri compris.

Je possède en plus de ces deux grandes volières, une volière pour les oiseaux à céder aux éleveurs et une autre pour ceux qui risquent de finir chez un grainetier.

Une fois tout ce petit monde en place, on pourrait se dire qu'il n'y a plus grand chose à faire si ce n'est de fournir eau et graines à volonté; je pense que cela serait une grave erreur.

Les oiseaux étant à l'extérieur, c'est le bon moment pour nettoyer à fond la salle d'élevage et le matériel. Cela peut se faire, en partie, avec un nettoyeur à haute pression; c'est idéal, entre autres, pour les fonds de nids si difficiles à atteindre avec une éponge. Pour ma part, ma salle d'élevage est munie d'une évacuation centrale des eaux sales, ce qui facilite le travail.

Une fois que la pièce d'élevage et le matériel sont propres et secs, nous pouvons en profiter pour désinfecter le tout par fumigation ou pulvérisation par exemple, avec un produit approprié (consulté son vétérinaire). Il faut aussi profiter de l'occasion pour vérifier tout le petit matériel (abreuvoirs, mangeoires, nichoirs, perchoirs etc.) et remplacer par du neuf tout ce qui est cassé ou en mauvais état; c'est également le moment de faire les transformations s'il y a lieu. On peut également profiter de cet instant pour refaire les peintures (avec une peinture sans odeur).

Vous me direz "la vie est belle", nous allons profiter à plein de ces trois mois de vacances ! Il est évident que les travaux d'entretien sont moins astreignants à cette époque qu'en pleine saison d'élevage, mais tout de même il y a à faire.

En juillet, c'est en général le moment de la deuxième mue des oiseaux. Si on a déjà repéré ceux qui seront les meilleurs pour les expositions, c'est surtout après cette deuxième mue que tout bascule d'un côté ou de l'autre; un oiseau que l'on avait jugé "bon" peut d'un seul coup se "défaire" et n'être plus que moyen ; à l'inverse, un oiseau moyen peut devenir très convenable à la suite de cette mue. Juillet est le mois où il faut observer sans cesse ses oiseaux.

Pour ceux qui veulent exposer au championnat d'Europe (à Karlsruhe pour le 15 août), c'est le moment de choisir les jeunes et les adultes que l'on exposera. A ce sujet, il ne faut pas oublier de vérifier l'état des plumes, surtout celles de la queue. Si elles sont cassées, il faut les arracher au plus tôt car elles mettent environ 45 jours pour repousser (pour les spots, il faut compter trois semaines pour la repousse).

Au fur et à mesure que les oiseaux grandissent, il faut continuer le tri et les placer dans les différentes volières suivant leur destination: oiseaux de travail que je ne désire pas garder et destinés à la vente pour les amateurs d'un côté, oiseaux destinés au "grainetier" de l'autre; les oiseaux que je désire garder pour élever l'année prochaine ou exposer aux concours ne changent pas de place.

Un gros avantage avec ce système, c'est d'avoir les oiseaux à céder aux éleveurs dans une volière à part, car il est bien connu que c'est toujours l'oiseau que l'on veut conserver... qui intéresse le plus les amateurs et il est très désagréable de toujours dire: "ah!! non, pas celui-là !! ". En procédant de cette façon, pas de contestation .

Les mois d'été se passent ainsi; pour le nourrissage, il faut faire attention aux pâtées données pendant les grandes chaleurs et au verdissement de l'eau. Pour les abreuvoirs, afin d'éviter les inévitables baignades qui salissent l'eau, j'ai opté pour les "abreuvoirs biberons", les mêmes qui servent aux lapins nains et autres petites bêtes; si possible, il est bon de donner également de la verdure du jardin et des branches de saules ou d'arbres fruitiers à grignoter. La surveillance du cheptel doit être constante.

A ce propos, attention aux "TIQUES"... j'ai bien dit " LES TIQUES", ces mêmes bestioles qui attaquent habituellement votre chat ou votre chien. Il y a quelques années, j'ai perdu cinq perruches par la faute de ces insectes. Mes volières étant recouvertes en partie, par du feuillage de pyracantha, les tiques s'y cachaient et se laissaient tomber la nuit sur les oiseaux en s'accrochant à la tête de leurs victimes.

J'ai bien retiré ces insectes de plusieurs manières (avec source de chaleur, avec de l'éther ), mais à chaque fois l'oiseau est mort au bout de quelques jours si ce n'est de quelques heures. J'ai supprimé ces arbustes et en plus du traitement d'hiver habituel (bactéricide, fongicide etc..) que je fais subir à mes volières extérieures , je fais également un traitement anti-tiques et autres bestioles (voir votre vétérinaire), surtout sur les arbustes entourant les volières et sur toute l'ossature en bois de mes volières ainsi qu'à l'intérieur des abris ( poux).

Fin juillet, les quelques oiseaux qui iront au Championnat d'Europe seront rentrés pour leur préparation; les autres, profiteront encore de leurs vacances en extérieur jusqu'au 15 septembre environ. Cette rentrée est surtout tributaire du temps qu'il fera à cette époque. Dès que le temps devient humide et frais, il ne faut pas insister (surtout que la durée des jours diminue) car on s'expose aux diarrhées et ennuis de toutes sortes.

Dans un premier temps, les oiseaux sont placés dans les grandes volières intérieures (sexes séparés) et à partir du 15 septembre les premiers accouplements peuvent être faits (en particulier les adultes). Les oiseaux de concours sont mis en "training"; c'est-à-dire en préparation pour les futures expositions en particulier celle de l'A.F.O qui est devenu le plus grand rassemblement d'ondulées en France (1500 sujets en 2000 à Limoges).

C'est également en juillet et en août, qu'il faut penser à ses futurs couples d'élevage: va t-on refaire tel couple, tel autre doit-il être séparé car il n'a pas donné les résultats que l'on pouvait espérer ? avec ce jeune il me faudrait telle sorte d'oiseau que j'ai des chances de trouver chez untel ? On doit se poser toutes ces questions assez tôt dans l'année pour trouver les solutions avant que la saison d'élevage ne commence ( et que la chasse aux reproducteurs ne batte son plein). Je pense que la meilleure période pour faire des petites visites chez les éleveurs, c'est bien celle des grandes vacances.

Pour ma part, c'est cette époque que je préfère pour observer mes oiseaux en grandes volières. Les meilleurs moments se situant avant dix heures le matin et l'après-midi à partir de seize ou dix-sept heures; en pleine journée et par temps chaud, les oiseaux sont moins actifs et se tiennent généralement à l'ombre dans les abris.

Voilà Chers Amis, ce à quoi, entre autres, je passe mes mois d'été; certains d'entre vous ont peut être une autre méthode ! nous ne pouvons que les encourager à nous en faire profiter par la voie qui leur conviendra le mieux (forum de ce site, revue AFO, courrier ..).

Vue extérieure de la "résidence" d'été des perruches de l'auteur.